L’Âyurveda, une source d’inspiration pour des vies plus harmonieuses ?

L’Ayurveda est en France souvent assimilée à une discipline « bien-être » : détente, relaxation, massage sont autant de mots associés à ce terme. L’Ayurveda est en réalité le système thérapeutique le plus ancien et le plus complet du monde.

 

L’Ayurvéda, bien plus qu’une discipline « bien-être » : la médecine de l’Inde ancienne

« âyur » signifie « vie » et « véda », « science », soit dans une traduction littérale du sanskrit : « science de la vie ». La médecine Ayurvédique a plus de 5000 ans et pourtant, elle répond toujours aux préoccupations les plus actuelles.
Elle s’appuie sur le caractère unique de chaque individu, qu’elle vise à soigner dans sa globalité (corps et esprit), pour prévenir autant que pour guérir. La philosophie de l’Ayurvéda est simple : la santé, c’est l’harmonie entre votre raison d’être, vos pensées, vos sentiments et vos actions physiques.

Qualifiée en France de médecine « alternative » ou « douce », la science ayurvédique n’est ni reconnue officiellement dans notre pays, ni enseignée dans les facultés de médecine. Elle est néanmoins reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), comme étant un véritable système de médecine traditionnel au sens :  » La médecine traditionnelle inclut différentes pratiques, approches, connaissances et croyances en matière de santé, utilisant des médicaments à base de plantes, d’animaux et/ou de minéraux, des thérapies spirituelles, des exercices et techniques manuelles, appliqués seuls ou en combinaison, dans le but de maintenir le bien-être ainsi que de traiter, diagnostiquer ou prévenir la maladie « .

Les principes de l’Ayurvéda, basés sur l’observation du vivant

Pour l’Ayurvéda, l’infiniment petit (des molécules aux êtres humains notamment) est régi par les mêmes principes que l’infiniment grand (les galaxies, les planètes, l’univers). L’univers est composé des cinq grands éléments : la terre, l’eau, le feu, l’air et l’éther. En conséquence, l’être vivant est aussi composé de ces éléments, leur assemblage en différentes proportions donnant à chaque individu ses caractéristiques uniques. Leurs répartitions et leurs significations sont clés pour comprendre l’harmonie ou le déséquilibre de l’être vivant.

  • La Terre est l’élément stable. Elle symbolise la solidité, la stabilité, mais aussi la rigidité. Dans le corps, cet élément se trouve dans les os et les tissus.
  • L’Eau est l’élément instable. Elle représente le changement à l’image du cycle de l’eau : évaporation, nuage, condensation, plus. Dans le corps, elle fait écho aux fluides : sang et lymphe.
  • Le Feu est l’élément sans substance. Il représente le pouvoir de transformation (gaz en liquides et vice versa). Dans notre corps, il assemble les atomes et les molécules ensemble, il transforme notre nourriture en graisse, en muscle, en énergie.
  • L’Air est l’élément sans forme. Il permet la circulation de l’énergie. Le mouvement de l’air dans notre gorge, nos poumons, notre corps est indispensable aux transferts de ressources.
  • L ’Ether est l’espace, la distance qui sépare la matière. L’espace délimite. Il nous aide à distinguer une chose d’une autre, des galaxies jusqu’à la plus petite cellule d’un corps vivant.

Ces éléments sont constamment en mouvement. Le changement de l’un d’eux entraîne la modification de tous les autres.
Pour l’être humain, ces cinq éléments, combinés en paire, forment 3 pôles de forces en constant mouvement. Ces trois doshas sont aussi appelés « humeurs biologiques » (dosha vata, dosha pitta, dosha kapha). La combinaison des doshas est unique pour chacun. L’équilibre des trois doshas indique une personne en bonne santé. A l’inverse, un déséquilibre des doshas peut à terme amener une personne à la maladie.

En quoi l’Ayurvéda peut-elle nous inspirer ?

Pour moi, elle est en premier lieu inspirante de part son approche de l’être humain :

  • Une approche globale : l’Homme est considéré comme un tout. L’esprit (pensées et émotions) et le corps sont liés et interactifs. Chaque individu est unique et trouve des réponses personnalisées. De plus, l’approche est adaptative et ouverte : au lieu d’être figée sur une hypothèse faite à un instant précis, elle se base sur une perpétuelle observation des changements d’équilibre. Quid d’être plus connecté.e à nos propres spécificités, besoins, talents ? Et à ceux des autres ? Quid de mieux observer l’environnement dans lequel nous évoluons ? Il y a pour moi dans ces quelques changements de paradigmes de multiples sources d’inspiration.
  • Une approche qui intègre la prévention et non uniquement le soin des maladies. Et si nous intégrions plus dans nos vies quotidiennes personnelles et professionnelles le fait de prévenir la santé, les situations, les problèmes comme les bonnes nouvelles… ?
  • Une approche qui vise l’harmonie. En effet, elle analyse les rapports entre les parties d’un tout : comment concourent-elles à un même effet d’ensemble ? Cette quête de l’accord avec soi, alliée à la connexion avec l’univers – sous-jacent aux principes de l’Ayurvéda-, m’inspire une forte envie de déployer l’harmonie entre les individus, les êtres vivants, la nature….

De plus, chaque personne est active, engagée et coresponsable dans le processus de guérison comme de prévention ; en écho, notre posture gestaltiste, où chacun contribue, est engagé et co-responsable dans l’évolution des situations.

Auteur : Sylvaine Scheffer, Coévolution.

Sources :